Les récentes vagues de chaleur mortelles en Amérique du Nord, en Europe et en Asie ; les inondations dévastatrices aux États-Unis, au Pakistan et en Australie ; la sécheresse et la famine en Somalie et à Madagascar ; et les incendies dans l’ouest des États-Unis, en Russie, en Argentine et à travers l’Europe soulignent un aspect souvent négligé des changements climatiques : leur impact direct sur la santé dermatologique mondiale.
La peau, notre plus grand organe, n'est pas seulement une enveloppe protectrice. Elle joue également un rôle crucial dans nos fonctions sensorielles, thermorégulatrices et immunitaires. Malheureusement, alors que les épisodes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus graves, la santé dermatologique de la population mondiale est de plus en plus menacée.
L’urgence de comprendre les impacts dermatologiques des événements climatiques extrêmes
Dans une récente analyse, le Dr. Eva Rawlings Parker, de la faculté de dermatologie et du Centre pour une éthique et une société biomédicales au centre médical universitaire Vanderbilt à Nashville, aux États-Unis, met en lumière les effets dévastateurs de ces événements sur la peau. Cette recherche, basée sur environ 200 articles scientifiques, souligne les diverses manifestations dermatologiques exacerbées ou provoquées par les épisodes climatiques extrêmes, ainsi que leurs conséquences disproportionnées sur les populations marginalisées et vulnérables.
Par exemple, Marcalee Alexander, médecin et rédacteur en chef de la revue The Journal of Climate Change and Health, dans laquelle cette étude a été publiée, estime que ces informations coïncident avec des événements traumatiques tels que l’ouragan Ian, auquel a fait suite une augmentation des infections cutanées dues à l'exposition à l'eau stagnante contaminée. De même, l'exposition à la fumée des incendies peut déclencher des dermatites atopiques (eczéma) chez des adultes qui n'en avaient jamais souffert auparavant, et cela peut déclencher ou exacerber l’acné.
De plus, les vagues de chaleur prolongées peuvent avoir des effets graves, allant des coups de chaleur mortels à l'aggravation des maladies inflammatoires de la peau. Les populations les plus vulnérables, telles que les enfants, les femmes enceinte, les personnes âgées, les minorités raciales/ethniques et les communautés à faible revenu, sont particulièrement touchées par ces phénomènes.
En outre, les épisodes climatiques extrêmes exacerbent les disparités sanitaires existantes. Les populations marginalisées ont souvent moins accès aux soins de santé, ce qui aggrave encore leur situation face aux maladies cutanées liées au climat.
Agir pour protéger notre santé cutanée
Face à cette menace croissante, le Dr. Parker recommande une action immédiate. Elle souligne l'importance de mener davantage de recherches cliniques et études des maladies professionnelles pour mieux comprendre les risques et identifier les populations les plus vulnérables. De plus, elle insiste sur la nécessité de développer des stratégies justes et équitables pour renforcer la résilience des communautés face à ces défis.
En conclusion, les épisodes climatiques extrêmes ne menacent pas seulement notre environnement, mais aussi notre santé dermatologique. Il est impératif que nous prenions des mesures dès maintenant pour atténuer ces impacts et protéger la santé de tous.